Rubén Blades et Marc Anthony à Caracas
Ce sont deux monstres de la salsa. Deux géants qui à leur manière et dans des styles différents, ont participé à l’Histoire de la salsa. Rubén Blades et Marc Anthony étaient présents à Caracas jeudi dernier pour un concert exceptionnel. Malgré un tarif prohibitif (350 bolivars la place, soit 120 euros), prés de 25000 personnes étaient venu leur rendre hommage. En bon salsero, je ne pouvais évidemment pas louper l’événement. Bien sûr ma préférence va à Rubén Blades. Et chacune de ses chansons m’ont fait penser à vous. Ce qui frappe chez Blades, c’est la justesse de ces mots, la force de ses histoires pour décrire la société latino, ces maux et ses folies, mais aussi ses joies et ses espérances. En écoutant Plástico ou bien encore Amor y Control, je me revois avec Julien à la terrasse d’un café. Ce jour-là nous rencontrons une bonne copine. Une camarade. Elle allait à un concert de rock. Nous lui disons que pour notre part, nous irons faire un tour au Puerto Habana. Et là, fuse de sa bouche cette réflexion sans appel : « Ah, non, les chansons du style on est content, il y a le soleil, la plage et les palmiers, très peu pour moi ». En écoutant la qualité des textes de Blades, jeudi soir, je n’ai pu m’empêcher de penser à elle. A tout ce que ses mots reflétaient d’ignorance de ce style musical, mais aussi la connotation un brin raciste qu’il y avait dans ses paroles. Juju, tu te rappelles sûrement de qui je parle…
Quand Blades reprend Buscando Guayaba, je me revois suivant les pas de Françoise, avec Bernard à mes côtés. Et quand commence Decisiones, c’est une soirée à Los Teques, en compagnie de Pamela, Christophe et Claudia qui me revient en mémoire… Christophe, tu t’en souviens, j’en suis sûr.
Enfin, à la fin du concert, après 2 heures et demi de show, quand Blades termine par Pedro Navaja, c’est bien sûr à Pierre que je pense et à ce premier voyage fait en commun sur cette terre qui m’a adoptée. C’est à regret que je vois s’éloigner ce grand artiste.
Marc Anthony fait sont entrée à font la caisse par Ahora quien, cette chanson devenu un tube planétaire. Le show est bien rôdé, très professionnel, enchante la foule, mais n’a pas le charme et la tendresse de son prédécesseur. Après une heure et demie, Anthony s’en va, non sans avoir chanté Mi gente d’Hector Lavoe. Quant à nous, on rentre tranquillement se coucher, avec encore plein d’images et de son dans la tête.