Dix ans...

Hier le peuple vénézuélien a fêté, en compagnie de Rafael Correa, d'Evo Morales, de Daniel Ortega et du représentant de Raoul Castro, les dix ans de l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez. Dix ans de luttes, de changements, d’espoir. Car malgré les critiques, et les décisions controversées du Président de la République Bolivarienne du Venezuela, les acquis du processus bolivarien sont indéniables. En matière d’éducation, de santé, de progrès social, Hugo Chavez a réussi le tour de force de faire de son pays un des plus avancé d’Amérique Latine.  Concernant l’éducation, grâce aux missions, l’UNESCO déclarait en 2005 Venezuela « terre libérée de l’analphabétisme ». Concernant la santé, les 15000 médecins cubains dispersés dans tout le pays dispensent des soins totalement gratuits. De manière globale, cette révolution a su redonner à tout un peuple noir, indigène, métis, une fierté qu’il avait perdu sous le joug de l’oligarchie bourgeoise. Certes tout n’est pas parfait au pays de Bolivar, et il y a encore beaucoup à dire et à faire concernant les manques et les failles de ce processus. Mais comment ne pas soutenir un processus quand c’est tout un peuple qui se lève pour réclamer simplement de vivre dignement et faire sien les mots du Che « Je préfère mourir debout que vivre à genoux ».

Comments

[Yannick]

Philippe,
tu parles de droit alors que c’est de tout un système politico-économique qu’il s’agit. Concernant le monopole économique des blancs, tu dis « si le Venez était un état ou le droit se faisait respecter, il n'en serait pas là. » Il ne s’agit pas de cela. Ces blancs, qui depuis la colonisation espagnole jusqu’à aujourd’hui ont détenula majorité des richesses, ont toujours eu le droit pour eux. La loi a toujours validé l’exploitation des métis et des indigènes. Que cela soit la loi de la couronne espagnole, la loi des régimes de Cipriano Castro, Vincente Gomez, Jiménez Perez, et bien sûr de la Cuarta Républica. Pourquoi ? Parce que le système politique le plus courant dans le monde valide et protège le système économique capitaliste, et donc l’exploitation de l’homme par l’homme. Si actuellement au Venezuela il existe une loi spécifique en faveur des indigènes, il s’agit simplement de protéger leur culture, leurs traditions, leurs spécificités. Ta conception de la loi est une conception très égalitariste, conception que l’on a souvent reprochée aux communistes. L’équité obligeait à créer un cadre juridique particulier pour les indigènes. Cela a été fait, et je crois que c’est une bonne chose.
Concernant, le nombre d’homicides, je suis d’accord avec toi, il est très préoccupant. Le problème de l’insécurité est immense dans ce pays. C’est l’une des failles du système actuel. Chavez avait promis de s’attaquer à l’insécurité, tout comme à la corruption, et il a échoué. C’est une réalité que je ne nie pas. Toutefois attention, il ne s’agit pas de dire que ce processus est à l’origine de l’insécurité et de la corruption comme le dit très souvent l’opposition. Ces deux maux très importants existaient déjà avant. L’échec de Chavez est de n’avoir pas réussi à les résorber. Tu dis que « nous allons avoir droit à une nouvelle police à la manière Stasi est-allemande », je ne sais pas ce qui te fait dire cela. Le problème de la police est sérieux (incompétence, corruption, non-reconnaissance), mais de nombreuses choses ont déjà été faite. L’une d’elle a été d’arrêter avec l’ancien système du Punto Fijo et de la municipalisation de la police. Aujourd’hui la police est nationale. C’est un premier pas en avant, certes insuffisant mais réel. J’ai eu l’occasion de discuter de ce problème il y a peu avec Tarek El-Aissami, le ministre de la Justice. Il est conscient du problème. Le gouvernement a dans les cartons une réforme d’ampleur de la police visant à uniformiser le corps policier, à créer une école de formation de la police, de revaloriser les salaires mais aussi de virer les plus corrompus. Je ne sais pas s’ils le feront. El-Aissami parle de près de 30% de la police comme corrompue. C’est un problème grave. Mais contrairement à ce que tu avances sans donner d’argument, au lieu d’avoir une police de type Stasi, les réformes en projets peuvent permettre de créer une police digne de ce nom, chose qui n’a jamais existé dans ce pays.
Enfin petite anecdote concernant l’opposition. Ma compagne est Vénézuélienne et travaille dans un grand hôtel de Caracas, détenu par une grande famille d’opposition du pays. Toutes les tentatives qui ont eu lieu dans l’hôtel pour créer un syndicat afin de protéger les travailleurs ont conduites au licenciement des personnes concernées. Avant le référendum, l’ensemble du personnel a été convoqué dans une grande Kermesse où les patrons ont promis 30% d’augmentation si les gens votaient non. Ma compagne se fait harceler quotidiennement parce qu’elle refuse simplement d’adhérer au prosélytisme politique ambiant. L’opposition dit être offusquée des méthodes de Chavez mais emploie les mêmes, en pire. Son discours respire la haine. Elle ne supporte pas d’avoir due abandonner les rennes du pouvoir à un métis, alors qu’elle a démontré pendant les 40 ans du Punto Fijo son incapacité. Alors effectivement, c’est un affrontement très dur qui se vit dans ce pays. Et dans cet affrontement, j’avoue que je préfère être du côté des opprimés, des plus pauvres, de ceux pour qui ce processus à changé la vie quotidienne, c'est-à-dire la majorité des Vénézuéliens. Ce régime est-il parfait ? Loin de là… mais il est le seul qui a su redonner de l’espoir et de la fierté à ceux qui étaient oubliés jusque là, c'est-à-dire 80% de la population.

[electrophil]

Re-salut,

Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit car je ne le pense pas le moins du monde.
Quand je dis 2% c'est le chiffre que l'on peut voir sur l'institut national de stat du Venez qui n'est peut être pas encore aussi corrompu que tout le reste ici (ou qui n'est pas à jour comme l'Onidex depuis plus de trois mois).
Penser que l'on donne les chiffres officiels est d'une grande naïveté, si ce n'est plus. Déjà en France on le donne pas au profit de chiffres plus favorable au gouvernement, alors ici....Tu as le droit de penser que tous les chiffres sont réel et non truqué. J'ai le droit de penser le contraire quand je vois les résultats de l'hôpital du coin qui est une honte pour le venez.
Après, ce n'est pas parce qu'il y a 2% d'indigènes que l'on doit leur marcher sur la gueule. Je ne vois pas ce qui te fait penser cela dans ce que j'écris. Je ne doit pas être assez clair.
Mais ce n'est pas parce que ceux sont des indigènes, des noirs, des blancs ou métis que l'on doit avoir des lois spécifiques à une couleur!
C'est à LA LOI d'être commune à tous citoyens et d'être respectée.
J'espère que tu piges mieux ce que je veux dire. Cela sera dure de le faire dans un pays où tout le monde ce fout de lois et où la police ne fait rien pour les appliquer.
Je suis désolé, mais je n'ai pas le sat pour voir RCTV ou Globo. Je ne m'en porte que mieux et je perds moins de temps. Cela dit, la propagande politique sur le reste de la télé hertzienne et ses 9 canaux d'état me fait vomir. Elle est au même niveau que celle d'opposition. Je n'ai pas de préférences dans la désinformation.
Tant que la population sera aussi ignorante et n'aura pas accès à un système d'enseignement intègre digne de ce nom, sans être obligé d'appartenir à un parti pour aller en fac, je pense que l'on aura autant de fanatisme de tous bords. Le fanatisme, quel qu'il soit, ne me semble pas bon pour vivre dans un état en paix.
Ne me parle pas de l'ONU quand le pays refuse de les voir aux élections en temps qu'observateurs. On parle ONU au Venez que quand cela arrange et on les jette quand ils pourraient donner un avis critique.
Que dire d'un pays qui n'a pas souhaité voir venir sur son sol le prix Nobel de la paix ?
Effectivement, je pense que l'on ne vit pas dans le même pays. Je vis dans l'orient du pays (Barcelona), région oubliée depuis bon nombre d'années et ce, quel que soit le pouvoir en place.
Il n'en demeure pas moins que je te confirme qu'il n'y a que très peu de racisme ici et que les discriminations dont tu parles n'ont absolument rien à voir avec l'europe.
Après, que 5, 10 ou 15% soit blancs et monopolisent le blé, je ne trouve pas cela normal. Je ne vois pas comment on pourrait dire le contraire. L'ont-ils volé? Exploitent-ils abusivement leurs compatriotes? J'en sais rien. Mais une fois encore, si le Venez était un état ou le droit se faisait respecter, il n'en serait pas là.
Pour l'avenir du pays qui à eu tristement tout de même 100000 homicides en dix ans, je te parie que nous allons avoir droit à une nouvelle police à la manière Stasi est-allemande.
Si c'est cela que l'on appelle socialisme du 21 emme siècle, alors je me tais.

[Yannick]

Cher Philippe,

Si tu crois qu'il n'y a pas de racisme dans ce pays, je te conseille de voir le très bon documentaire de David Segarra, Carimba, Marcada en mi piel (http://www.dailymotion.com/video/x6bdlu_carimba-marcada-en-mi-piel_news). Tu pourras voir comment dans ce pays, les afro descendants ont été et sont encore victimes de discriminations. Au passage tu indiques que les indigènes représentent seulement 2% de la population au Venezuela. Je ne sais pas d’où tu sors ce chiffre, mais je suis d’accord avec toi pour dire qu’il représente une infime minorité du pays. Et après ? Est-ce un argument pour ne pas prendre en compte leurs revendications qui ont été tant d’années bafouées ? Je ne le crois pas, au contraire. Cela me rappelle le (mauvais) argument qu’utilisa un jour un Vénézuélien de l’opposition dans un débat en France. Je présentais ce jour-là les avancées de ce processus que tu sembles rejeter. A ma présentation concernant l’accès pour tous à l’éducation, celui-ci que rétorqua qu’il ne voyait pas l’intérêt d’apprendre à lire et écrire à des vieillards qui n’étaient pas économiquement rentable. Que l’Etat dépensait inutilement son argent. Et bien Philippe, je revendique une société où chacun pourra disposer des mêmes droits qu’il fasse partie de la majorité ou d’une infime minorité (comme ces indigènes), qu’il soit jeune ou vieux, homme ou femme, qu’il soit rentable ou non. Tu me parles de 2% d’indigènes ? Je ne sais pas… pourquoi pas… J’ai cherché des chiffres sur les pages de l’ONU, de l’UNESCO, du World Factbook de la CIA… je n’ai rien trouvé : Alors, si tu le veux bien, parlons d’estimation. Je crois que nous serons d’accord pour dire qu’au Venezuela la population de couleurs (noirs, métisses, zambos et indigènes) représente au bas mot 85% de la population. Reste 15% de blancs. Comment expliques-tu Philippe que cela soit ces 15% de blancs qui détiennent le pouvoir économique de ce pays. Comment expliques-tu qu’ils détiennent environ 80% des richesses de ce pays ? Comment expliques-tu que dans ce pays de 85% de gens de couleurs, il faille attendre 1998 pour voir le premier président métis ? Tu dis qu’au Venezuela « il n'y a que très peu de distinction par sa couleur de peau », je te rétorque qu’au contraire, l’opposition contre Chavez ne serait pas aussi féroce s’il était blanc. Le seul visage de Chavez apparaissant à la télévision est une insulte à cette oligarchie blanche.
Plus loin, tu écris « en démocratie, on se doit d'accepter que d'autres on le droit d'avoir un autre avis. C'est justement ce qui oppose à mon avis les partisans du président dans ce pays et les autres, plus tolérants. » Cher Philippe, je crains que nous ne parlions pas du même pays. Les insultes gratuites, les manipulations médiatiques quand ce ne sont pas des appels au meurtre dans les émissions de Globovision comme « Alo ciudadano », « Buenas noches » ou bien encore sur RCTV « La entrevista », te paraissent-elles être des modèles de tolérance ? Tu parles de respect de la démocratie… Dois-je te rappeler la tentative de coup d’Etat fomentée par l’opposition en 2002 et le paro petrolero de 2003, visant à asphyxier le pays ? D’après toi, ce sont là des actions dignes de gens (je te cite) « plus tolérants » ? Pour ma part, je ne crois pas.
Enfin, dans un de tes précédents commentaires, tu remettais en cause les chiffres que je publiais en date du 25 janvier, chiffres qu’avait annoncé la veille Chavez à l’Assemblée Nationale. L’opposition, que tu vois si tolérante, s’était elle aussi précipitée pour crier au mensonge et dénoncer ces chiffres. Ana Barcena, Secrétaire générale de la CEPAL (Commission Economique d’Amérique Latine et des Caraïbes), organisme vient dépendant de l’ONU, vient de leur donner un camouflet en confirmant ces chiffres. Je te laisse le soin de lire le communiqué que tu peux retrouver ici : http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?19162

Cepal confirma el desarrollo socioeconómico de Venezuela

La secretaria general para la Comisión Económica de América Latina y El Caribe de la Organización de Naciones Unidas (Cepal), Ana Bárcena, confirmó las cifras favorables a la República Bolivariana de Venezuela expresadas hace una semana por el presidente Hugo Chávez Frías a la periodista Patricia Janiot de la televisora estadounidense CNN.
La especialista, entrevistada por el periodista colombiano Luis Carlos Vélez, de CNN En Español, destacó que el país tuvo un progreso "importantísimo" entre 2002 y 2007 en materias como disminución de desempleo y combate contra la pobreza.
"Los datos que yo le puedo corroborar son que la tasa de desempleo disminuyo de 11% a 7.4%; la tasa de pobreza efectivamente fue de 25% al 8.5% hasta el 2007 (...) La pobreza extrema de 51 a 28%", respondió Bárcena al ser consultada por los datos brindados por el Mandatario.
En esa ocasión, el presidente Chávez Frías aseveró que la ONU destacó que Venezuela es el primer país del continente con el más alto desarrollo humano, recordó que la Cepal reconoció que el país es uno de los que tienen menos desigualdad y brindó datos de la reducción de la pobreza.
Para Bárcena, "Venezuela ha puesto en marcha programas sociales que debemos evaluar", convirtiéndose en uno de los países que más recursos destina al gasto social, con prácticamente un 14% de su Presupuesto.
La representante de la Cepal resaltó que en el país "hay indicadores muy positivos en el ámbito social", y sobre los efectos de la crisis mundial y la baja en el precio del petróleo mundial en la nación reconoció que "Venezuela podría enfrentar el tema".
Sobre la inflación en el país, la integrante de la Cepal reconoció su existencia pero manifestó que es una problemática "que está sufriendo correcciones en todo el mundo".

[Philippe]

Salut,

"De manière globale, cette révolution a su redonner à tout un peuple noir, indigène, métis, une fierté qu’il avait perdu sous le joug de l’oligarchie bourgeoise."

Selon les stats du pays il y a 2% d'indigène. De plus il n'y a que très peu de distinction par sa couleur de peau comme c'est la cas en France. Ici, tu es blanc on t'appelle blanco, si tu es noir, negro, si tu es blond: catire, si tu es chinois, on t'appelle chino, etc sans aucun racisme. Moi cela me choque un peu mais je n'ai pas la même éducation.

"Mais comment ne pas soutenir un processus quand c’est tout un peuple qui se lève pour réclamer simplement de vivre dignement et faire sien les mots du Che..."
Comment ? mais tout simplement en n'étant pas touché par cette idéologie communiste d'un médecin (qui n'a d'ailleurs jamais eu le diplôme)!
Et aussi parce qu'en démocratie, on se doit d'accepter que d'autres on le droit d'avoir un autre avis.
C'est justement ce qui oppose à mon avis les partisans du présidents dans ce pays et les autres, plus tolérants.