Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
El Salsero
El Salsero
Newsletter
25 septembre 2008

Le processus s’enferme dans ses contradictions

A l’image de l’emblématique Hugo Chavez, le processus bolivarien ne cesse de surprendre par les contradictions qu’il génère. Bien sûr il convient de rappeler avec force qu’il s’agit de l’expérience la plus intéressante existante à ce jour. Mais ce laboratoire d’idées qu’est aujourd’hui le Venezuela, provoque à la fois les espoirs les plus fous mais aussi pas mal d’exaspération, sans qu’aucune des deux sensations ne puisse nous faire dire définitivement que le processus bolivarien est une révolution avortée de plus, ou bien le cadre de la future société socialiste à laquelle nous aspirons.

Nous ne reviendrons pas sur les acquis du processus. Ils sont connus et reconnus, et ont fait l’objet de nombreux articles (Inprecor n°539-540). C’est plutôt autour de la figure d’Hugo Chavez qu’il faut se tourner, car force est de constater qu’il est la clé de voûte essentielle quant à la compréhension de ce qui se déroule depuis maintenant dix ans, dans ce pays. Les contradictions du personnage impactent de manière profonde un processus qui, de fait, ne peut être que chaotique. Tour à tour, envoûtant par la force de son discours et la finesse de ses analyses, mais aussi déroutant dans ses alliances contre nature avec la Russie ou ses voltefaces avec Alvaro Uribe, le président colombien, Chavez dérange, provoque, questionne et de fait, rend difficile une analyse pertinente d’un processus sans cesse en mouvement, et qui peut rendre caduque d’un jour sur l’autre, le regard porté sur la révolution bolivarienne. Or, durant les derniers mois, les actes et prises de parole du président vénézuélien ont de quoi déstabiliser.

Mesures économiques libérales ou NEP bolivarienne ?
La situation économique du pays est préoccupante. Aussi peut-on comprendre la tentative de Chavez de ré-impulser l’économie vénézuélienne face aux difficultés structurelles qu’affronte le pays, difficultés souvent héritées du régime antérieur de Punto fijo . Depuis de nombreuses années, l’inflation se situe entre 25% et 30% par an, et la décision en mai  du président Chavez d’augmenter le salaire des fonctionnaires de 30% ne résout en rien le fond du problème, car régulièrement la bourgeoisie capitaliste augmente le prix des aliments de base de 30% ou organise le lock-out afin d’alimenter la pénurie, un des outils de déstabilisation préférée de l’opposition.
L´agriculture (canne à sucre, maïs, bananes, riz et élevage notamment), délaissée au cours de l´aventure pétrolière, ne représente plus que 5% du PIB et n’emploie guère que 10% de la population active. Certes le système des banques communales, mis en place depuis 4 ans, a permis de financer nombre de coopératives agricoles. Ainsi sur l’exercice 2007-2008, la surface des terres cultivées a augmenté de 20% et la production oscille, selon les cultures, entre +10 et +25%. Mais au Venezuela le problème n’est pas de trouver des terres à cultiver, mais bien des personnes prêtent à le faire. Il y a en effet plus de terres récupérées que de paysans pour les travailler.
En matière alimentaire, les importations peuvent atteindre jusqu’à 80% de la consommation intérieure (la production vénézuélienne est par exemple incapable de satisfaire à la consommation nationale d’œufs !). Le pays importe la quasi-totalité de ses biens de production alors qu’en plus du pétrole, le Venezuela exporte du fer (12ème producteur mondial), de l’acier, de l’aluminium, de la bauxite et de l’or.
Les problèmes gangrenant l’économie sont réels, malgré une croissance économique soutenue de près de 10% par an et un PIB de l´ordre de 180 milliards de dollars, qui fait du Venezuela la quatrième puissance économique d’Amérique Latine.
Aussi en juin dernier sont annoncés une série de mesures censées ré-impulser l’économie du pays et dont le moins que l’ont puisse dire, c’est qu’elles sont pour le mieux, inspirées du keynésianisme, au pire franchement libérales.  A été annoncée entre autres, la création d'un fond pour des secteurs productifs stratégiques, doté d'un milliard de dollars. La moitié étant apportée par le Venezuela, tandis que les autres 500 millions proviendraient d’investissement chinois. Ces milliards de dollars seront destinées tant à des projets publics que privés, ainsi qu'à des entreprises mixtes. Ils devront être investis dans des secteurs stratégiques comme la production d'aliments, l'agro-industrie, la manufacture, et des productions en aval des matières premières et de ressources basiques vénézuéliennes.
Chavez annonça aussi la ré-impulsion du programme « Fabrica Adentro » et la création de plus de mille entreprises vénézuéliennes « partagées avec les travailleurs puisque des actions leur seront vendu » (sic). Ces entreprises mixtes étant destinées à « développer et à élever la productivité ».
Durant cette annonce, un assouplissement du contrôle des changes est aussi proposé pour les petites et moyennes  entreprises pour l'importation de biens de production, de machineries, de pièces ou de biens de productions afin de donner une plus grande rapidité sur l'importation nécessaire de biens de production où de matières premières nécessaire à la production.
Enfin et surtout, en matière fiscale, le président Chávez annonce l'élimination de l'impôt aux transactions financières, « impôt qui freine le processus productif ».
Autant de mesures faites pour rassurer les classes moyennes en vu des prochaines échéances électorales de novembre (municipales et fédérales), mais qui risque un peu plus de détourner des urnes les classes populaires.
Mais au-delà même de ses mesures, c’est le choix de la forme de l’annonce qui fût la plus dérangeante. En effet celle-ci fût faite en grande pompe, en compagnie d'environ 500 entrepreneurs de secteurs distincts de la vie économique vénézuélienne, parmi lesquels Lorenzo Mendoza des entreprises Polar (bières), Oswaldo Cisneros de Digitel (téléphonie), Juan Carlos Escotet de Banesco (banque) et Omar Camero de Televen (télévision). Chávez rappelant à cette occasion que le secteur privé a le plus grand poids dans le maniement de l'économie du pays.
Tout un courant officiel du gouvernement a défendu ces mesures et l’alliance avec la bourgeoisie comme une étape de transition, visant à fortifier l’industrie vénézuélienne, employant le terme de NEP , détournant de son sens le nom de la politique que Lénine et ses camarades se virent obligé d’appliquer en permettant des investissements capitalistes, notamment dans l’agriculture.
Bien évidemment, analyser le processus bolivarien d’un point de vue classique où la définition du moment où commence l’étape de transition est utilisée quand sont détruits les piliers du vieil Etat bourgeois, serait ici une erreur.  Certes, essayer de comprendre et analyser les caractéristiques et particularités de cette révolution, suppose de pouvoir débattre de tout, y compris de ce qui pourrait être tabou entre nous. Toutefois  il semble difficile de comprendre en quoi ces mesures, défendues par Chavez, permettent une fortification du processus, dans le cadre d’une étape de transition future.

Retour sur les nationalisations.
Douze jours plus tard, alors, que l’aile la plus radicale s’interroge sur la logique de telles réformes économiques, Chavez prend tout le monde à contre pied en annonçant la nationalisation de l’usine sucrière de Cumanacoa dans l’Etat de Sucre dans le cadre d’un plan de développement de production endogène de la canne à sucre.
Cette nationalisation fait suite aux nationalisations de Cantv (téléphonie) et Corpoelec (électricité) intervenu en juillet 2007, de Sidor principale aciérie du pays (Rouge n°2249) en avril 2008, des usines de ciment dont l’entreprise française Lafarge et la mexicaine Cemex en mai 2008. Enfin, cette nationalisation précède l’annonce de la nationalisation, en juillet 2008 de Banco de Venezuela, filiale du groupe Santander, deuxième banque privée du pays, brassant plus de 500 millions d’euros. Cette dernière nationalisation est extrêmement importante car on peut penser qu’elle va permettre de lutter contre le surendettement des  foyers les plus pauvres, engagés dans un modèle américain de consommation et ainsi de crédit pour payer le crédit.
Certes, on peut toujours trouver à redire sur la forme de ces nationalisations, car à chaque fois, il s’agit en fait de rachat –souvent à prix d’or- de ces entreprises. Il n’empêche qu’elles participent à donner du poids à l’appareil productif et financier d’Etat, au détriment du secteur privé. De fait, l’Etat vénézuélien est un Etat bourgeois avec de nombreux éléments de capitalisme d’Etat. Mais les nationalisations entreprises, même si elles n’ont pas eu lieu dans le cadre d’expropriation, participent au débat sur ce que peut-être le socialisme du XXIe siècle, dans le cadre d’une révolution démocratique et anti-impérialiste.

Elections au PSUV et congrès de la JPSUV.
Quelques semaines avant la nationalisation de l’usine sucrière de Cumanacoa, avaient eu lieu les élections à la direction du PSUV. Depuis le 21 juillet 2007, date de la création officielle du PSUV se sont plus de 4 millions de vénézuéliens qui ont adhéré. En tout, se sont plus de 14 000 bataillons (structure de base) de 300 militants chacun qui ont été créés. Les chiffres sont éloquents et démontre l’ampleur du mouvement. Le PSUV est en train de devenir un outil essentiel dans l’organisation du mouvement social vénézuélien, et ce, même si seulement 15% des adhérents participent de manière régulière aux activités et seulement 40% votèrent lors des diverses élections internes. Lors des élections à la direction, seuls 80000 adhérents purent voter, sans que l’on sache sur quels critères ce choix a été établi. Chavez dicta en direct à la télé une liste de 70 noms dans laquelle il fallait choisir les 35 personnes composant la future direction nationale. Enfin, les 35 de la direction nationale élue, Chavez désigna en direct à la télé les membres du bureau politique. On y retrouvera uniquement des membres du gouvernement, et aucun représentant du mouvement social ou syndical. Le vote des délégués dans chacun des bataillons se sera déroulé sans qu’il puisse y avoir un contrôle des résultats.
On pense alors le PSUV complètement cadenassé quand, encore une fois Chavez surprend tout le monde en annonçant la désignation par la base des candidats aux gouvernements régionaux (élections fédérales) et aux municipales . Ce sont plus de 2 millions d’adhérents qui se déplaceront aux urnes, sans aucun accros. Bien sûr, il y a de nombreuses choses à redire sur le déroulé de la campagne interne. Par exemple, l’interdiction pour tous les candidats de faire campagne au sein du PSUV (au nom de l’équité démocratique) a finalement servi les intérêts des candidats les plus connus, membres du gouvernement ou candidats sortants. Néanmoins, cette élection interne est à ce jour l’un des processus démocratique les plus importants, à l’intérieur d’un parti, de toute l’histoire politique.
Aussi, la constitution de la Jeunesse du PSUV (JPSUV) ne pouvait pas rester inaperçue. Le congrès de fondation a eu lieu du 11 au 13 septembre 2008. Il a réunit à Puerto Ordaz (Etat de Bolivar), plus de 1600 délégués. Durant trois jours, ceux-ci ont débattu sur les futurs statuts et la ligne politique générale de la JPSUVnouvelle organisation. Pour ce faire, des documents de travail furent distribués censé être approuvés par le congrès. Concernant les statuts de la JPSUV, les articles définissant l’organisation ne mentionnaient par exemple pas les termes anticapitalisme ou internationalisme. Les articles sur la vie interne ne parlaient pas plus de courants de pensée, encore moins de droit de tendance. La qualité des débats et la force de la jeunesse a toutefois rapidement permis de dépasser quelques tentatives bureaucratiques de laisser inchangé les propositions statutaires, avançant que le congrès devait se contenter de faire remonter des « observations ». Au final les statuts adoptés sont plus en adéquation avec une organisation qui se revendique comme révolutionnaire. Ainsi l’article 2 mentionne-t-il que : « La Jeunesse du PSUV a comme objectif d’organiser,  former  et amener la jeunesse vénézuélienne à la militance politique révolutionnaire pour transformer radicalement la société, et dépasser  toutes les formes d’exploitation, d’exclusion, de marginalisation et de discrimination qui affectent les jeunes, en dynamisant et démocratisant les espaces quotidien de la jeunesse; pour gagner l’égalité, la liberté et la participation protagonique de tous les jeunes. La JPSUV assume l’anti-impérialisme, la lutte contra la pauvreté et la faim, la participation directe, protagonique et participative,  la lutte contra la corruption et la bureaucratie, le principe de responsabilité et de coresponsabilité, la construction  du socialisme comme l’unique solution possible, l’inventivité, la critique et l’autocritique, la coresponsabilité avec l’environnement et la nature, la pluri culturalité et la multiethnicité, la justice sociale, la construction et la fortification du pouvoir populaire, la solidarité comme axe central des relacions humaines, l’humanisme, le respect de la mémoire historique et l’identité des peuples de notre Amérique, l’internationalisme, l’idéal bolivarien, la lutte contre le capitalisme et le consommation, et en définitive la construction d’une véritable société égalitaire. »
Bien sûr dans le préambule de ces mêmes statuts, on ne parle en aucun moment des relations qui unissent PSUV et JPSUV, si ce n’est pour indiquer que « une des taches fondamentales des militants de la JPSUV sera la diffusion des principes du PSUV, de son programme, et de ses documents relatifs à sa structure. » La question de l’autonomie de l’organisation de jeunesse est clairement déniée.  Toutefois une autre bataille s’annonce cruciale au sein de la JPSUV : l’élection d’une direction démocratique et respectueuse des différentes sensibilités qui compose l’organisation. Cette élection n’était pas à l’ordre du jour du congrès fondateur et est soigneusement écarté par une partie du PSUV qui se verrait bien mettre la main sur la jeunesse de l’organisation.  Charge aux militants à réussir à imposer ce débat, à moins que Chavez ne donne le ton avant…

La loi habilitante.
Un mois et demi avant, le 31 Juillet 2008, Chavez avait une nouvelle fois pris tout le monde à contre pied en faisant publier 26 décrets dans le cadre de la loi habilitante. Pour faire passer ces décrets, Chavez s’est Chavezappuyé sur les pleins pouvoirs que lui donne la constitution. Celle-ci lui permet  en effet de légiférer pour un temps défini (18 mois), d’émettre des décrets ayant force de loi dans différentes secteurs importants de la vie nationale comme la participation populaire, l'exercice de la fonction publique, l’économique et social, la science et la technologie, l’aménagement du territoire, l’énergétique, la transformation des institutions de l'État, les finances publiques, la sécurité et la défense, les infrastructures, transports et services.
Grâce à la loi habilitante, Chavez a décidé de faire passer la majorité des propositions faites lors de la réforme constitutionnelle (hormis la controversée question du renouvellement du mandat présidentiel) et qui sont de vraies avancées sociales. Ainsi furent adoptées , une loi de défense des personnes pour l’accès aux biens et services, assurant la distribution des biens de la première nécessité, prévenant les hausses intempestives des prix, et protégeant contre la publicité subliminale. Une loi relative au logement et l’habitat, conférant une garantie légale à l'attention des sinistrés lors de catastrophe naturelle, des plus de 60 ans, des estropiés et des personnes exerçant seule la charge familiale. Elle permet aussi le crédit hypothécaire finançant jusqu'à 100 % de la valeur du logement. Une réforme partielle de la loi de la sécurité sociale, aidant les travailleurs qui offrent des services à domicile, les employés de maison, les occasionnels et les membres des coopératives de production. Une loi organique de sécurité et souveraineté alimentaire qui propose de maintenir des niveaux suffisants d'autosuffisance, qui  protège les communautés de pêcheurs artisanaux, qui stimule la production nationale, qui restreint la prolifération de monopoles et enfin qui permet à l'État de fixer les prix des produits de première nécessité.
Sans même avoir connaissance du contenu de ces lois, l'opposition commencera immédiatement une campagne de discrédit, en traitant les décrets présidentiels d’acte de contrebande législative et de coup d'État à la Constitution Nationale. L'opposition, en appelant à une mobilisation rejetant les 26 décrets de la Loi, tentera de créer un climat d'instabilité et de méfiance dans une population déjà troublée.

Victoire de l’aile modérée à Sidor.
De fait la confusion est aussi présente dans l’usine Sidor, et a eu des conséquences inattendues lors des dernières élections syndicales de septembre. Première aciérie du pays, elle a été nationalisée en avril. Ici, sur près de 900 hectares  se sont presque 20 000 ouvriers qui travaillent. Tous les deux ans, des élections ont lieu entre les différentes tendances syndicales pour la direction de SUTISS , le syndicat local. Du fait de la grandeur de Sidor, le poids de SUTISS est extrêmement important puisque, avec la nationalisation, il se retrouve à cogérer l’usine. Avec 20 000 ouvriers, en comptant leur famille et leurs proches, ce sont près de 150 000 personnes qui vivent au rythme de Sidor. A ceux-ci, il convient d’ajouter tous les sous-traitants, les commerçants qui vivent grâce à Sidor. Dans une ville de 950 000 habitants, on imagine aisément l’impact d’un tel complexe sidérurgique.
La lutte des travailleurs de Sidor et la conquête de la nationalisation démontra qu’une classe ouvrière est capable de s’unir et d’être forte, malgré des divisions internes. Cette nationalisation eu des répercutions jusqu’au sommet de l’Etat, puisque le ministre du travail José Ramon Rivero, fût remplacé par  Roberto Hernández, vieux militant du PCV. Autant dire que les élections syndicales furent cette année d’une importance de premier ordre. 7 listes étaient en course. Parmi elles, Alianza sindical, conduite par José Mélendez, Sidorcamarade de Marea Socialista. Malgré une campagne de qualité et une présence de tous les instants sur le terrain, Alianza sindical n’a pas réussi à gagner les élections, terminant en deuxième position avec 697 voix quand la liste Movimiento Revolucionario Orinoco obtenait 1.393 voix. Les autres listes terminaient loin derrière avec moins de 400 voix. A noter que l’ancienne direction syndicale récoltait seulement 152 voix. L’implication de José Mélendez en faveur de la nationalisation durant les trois mois de lutte intense qu’a connue Sidor, ainsi qu’un clair positionnement sur la question du contrôle ouvrier, n’auront donc pas suffit.
Tout en ayant une attitude beaucoup plus équivoque sur la question du contrôle ouvrier, la liste Movimiento Revolucionario Orinoco a jouer à fond la carte du changement. N’ayant aucun représentant à la direction syndicale sortante, contrairement à Alianza sindical, MRO a surfer sur l’effet de la nationalisation pour revendiquer la tête du syndicat, au nom de la nouveauté. Alors que ces derniers étaient peu engagés dans la lutte des derniers mois, ils ont su attirer à eux nombre d’ouvriers séduit par l’idée du changement syndical au moment où s’ouvre une nouvelle ère du fait de la nationalisation. En ce sens, le résultat des élections à SUTISS sont assez symbolique des questionnements qui traversent la population.

Les pitityankees et le danger américain.
Mais malgré ses hésitations, le processus continue d’avancer, et continue à faire peur à ses détracteurs. Ainsi les dernières actions de l’opposition ne sont pas à prendre à la légère.
Pour la première fois, divers officiers de l’armée vénézuélienne ont été arrêtés pour conspiration le 17 septembre 2008. Selon José Vicente Rangel, ex-Vice-président de la République, ces derniers avaient le Los_Caobosprojet d’attaquer l’avion présidentiel en vol, durant l’un de ses nombreux déplacements. Plusieurs conversations téléphoniques allant dans ce sens et ne laissant aucun doute sur les intentions des militaires ont été enregistrées, et aussitôt diffusées dans l’émission de Venezolana de Television, La Hojilla. Par ailleurs lors des premiers interrogatoires, les détenus, ont admis leur participation à ce nouveau plan de déstabilisation. Le viceamiral Millán Millán, qui fait office de coordonnateur de la conspiration et le général Báez Torrealbaint ont aussi avoué avoir eu des contacts avec l'extérieur.
Toujours selon Rangel, des contacts civils auraient aussi été découverts, notamment chargés de recueillir de l'argent pour les conspirateurs, et lié à l’extrême-droite mexicaine. Rangel a aussi accusé Juan Manuel Santos, ministre de la Défense de la Colombie, d’être le dirigeant de la conjuration depuis la Colombie, dénonçant des contacts permanents avec l'opposition vénézuélienne et des militaires vénézuéliens en retraite.
Enfin, des forts soupçons pèsent sur les Etats-Unis quant à un soutien logistique éventuel. De fait, il y a peu de chance de croire que c’est le hasard qui à fait se porter dans les eaux vénézuéliennes la Quatrième Flotte, avec 24 navires militaires de divers calibre. De la même manière la CIA aurait été très active sur ce dossier, au travers de divers conseillers du Département d’Etat américain, comme Roger Noriega  Otto Reich  et John Walters.
Ces derniers évènements démontrent l’activité toujours incessante de l’opposition vénézuélienne, les pitiyankees   n’ayant pas renoncé à renverser Chavez, puisque la voie démocratique semble clairement leur en empêcher. Ils font échos aux tristes évènements de Bolivie où les américains utilisent les mêmes méthodes, à savoir le soutien financier et logistique à l’opposition locale pour tenter de renverser le pouvoir élu. Dans un tel contexte, il n’est étonnant de voir qu’à quelques heures d’intervalles, Morales et Chavez ont expulsé leur ambassadeur américain respectif.

Chavez dérange, la pression américaine constante le démontre une fois de plus. Ses attaques verbales incessantes contre l’impérialisme US, ses rapprochements avec l’Iran ou la Russie sont autant de piques contre l’hégémonie nord-américaine. Mais au-delà, c’est bien le modèle de société en construction au Venezuela qui dérange les américains. Certes le processus est chaotique, encore trop soumis aux décisions de Chavez et parfois beaucoup trop timide dans ses avancées. Mais toutes les mesures prises doivent être accompagnées par la lutte afin que, par exemple, les entreprises nationalisées soient gérées démocratiquement par les travailleurs. Il n’y a pas de transition possible s’il n’y a pas approfondissement des mesures prises en faveurs des travailleurs. Mais cela n’est pas de la seule responsabilité de l’Etat et de Chavez. Le président vénézuélien ne va pas diminuer son influence de lui-même. Celle-ci se fera seulement si les travailleurs sont capables de s’unir, d’unir le monde ouvrier afin d’être une force indépendante. Ainsi, l’avenir de la Révolution bolivarienne n’est pas que de la seule responsabilité d’Hugo Chavez mais dépendra plus de la capacité propre des ouvriers à être l’acteur principal et incontournable du processus.

Publicité
Commentaires
El Salsero
Publicité
Publicité