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El Salsero
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13 novembre 2008

Elections fédérales et municipales au Venezuela : Nouveau test pour le processus bolivarien.

Le 23 novembre prochain, les vénézuéliens vont se déplacer aux urnes pour élire 22 gouverneurs et 328 maires. Au-delà de l’enjeu classique de toute élection, cette nouvelle échéance électorale revêt une importance particulière puisque c’est la première depuis le référendum perdu par Chavez en décembre 2007.

A l’annonce des résultats du référendum proposant une réforme profonde de la constitution bolivarienne, c’est un véritable coup de massue qu’a reçu le camp chaviste. Il n’en fallait pas plus pour que l’aile la plus à droite du processus explique que la proposition d’une marche en avant vers le Socialisme du XXIe siècle était une erreur, et que les vénézuéliens voulaient un chavisme sans socialisme.

Depuis, le processus semble hésiter entre plusieurs voies sous prétexte d’être un laboratoire de construction du Socialisme du XXIe siècle émancipé des modèles théoriques du XXe.   De fait, les mesures du gouvernement durant l’année 2008 n’ont eu de cesse de tanguer entre décisions sociale-démocrates visant à flatter l’électorat des classes moyennes, et vraies avancées sociales vers la construction d’une nouvelle société. L’enjeu de cette élection est donc bien l’approfondissement du processus révolutionnaire. Tout résultat mitigé ou pire, qui pourrait être interprété comme une défaite, porterait un coup sérieux à la dynamique de transformation radicale.

Et de fait l’ambiance du moment à de quoi inquiéter. Certes, il y a très peu de chance que l’opposition sorte gagnante de cette élection, mais de nombreux indices peuvent laisser penser que la situation, après le 23 novembre, ne sera pas plus claire.
D’abord, il faut s’attendre, une fois de plus, à une forte abstention. Rappelons, que lorsque Chavez n’est pas candidat directement, le taux de participation n’atteint pas les 30%. Cela peut s’expliquer par deux facteurs. Le premier tient au peu d’enthousiasme que soulève un certain nombre de candidats, dont le peuple connaît la faible ferveur révolutionnaire. L’autre facteur est que, si la majorité populaire reste attachée au processus, l’empêchant ainsi de franchir le pas d’un vote en faveur d’une opposition peu crédible, la difficulté que rencontre le gouvernement vénézuélien à régler les problèmes du quotidien (inflation de 30%, insécurité, ordures dans les barrios…) pèse dans le scrutin.
Ensuite, les sondages d’opinion indiquent que sur les 21 Etats (sur 22) que détiennent les chavistes, trois risquent d’être perdus (Carabobo, Nueva Esparta, Sucre). Mais ce recul sera sans doute occulté par la prise de l’Etat de Zulia, seul Etat de l’opposition, et fief de Manuel Rosales, candidat aux dernières présidentielles contre Chavez.

Cette victoire permettra sans doute de persévérer dans le sens du processus, sans obliger en une remise en cause d’un certain nombre de bureaucrates chavistes. C’est là une des contradictions principales que risque de produire le résultat de cette nouvelle consultation électorale. De fait, si victoire il y a, cela risque de ressembler plus à une victoire propre de Chavez, qui se sera personnellement très impliqué dans cette campagne, et dont les sondages d’opinion favorable sont toujours aux alentours de 55%. Cela sera aussi la preuve de la réelle efficacité du PSUV (Partido Socialista Unido de Venezuela), qui pour sa première échéance électorale, aura fonctionné comme un véritable rouleau compresseur, se permettant même d’écarter ses alliés traditionnels que sont le PCV (Partido Comunista de Venezuela) et le PPT (Patria Por Todos).

Manifestante
Manifestante dans le quartier de Petare (Caracas).

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